Faune

Chez les mammifères, la Loutre est l’espèce la plus emblématique. Elle a recolonisé le bassin versant de la Borne au début des années 2010 depuis la Senouire où elle n’avait jamais disparu. Elle participe à réguler les population d’Ecrevisses américaines. Avec de la patience et de la chance, on peut l’apercevoir très tôt le matin.

Loutres - RNR Lac de Malaguet
Loutres – © Audrey Jean

L’Hermine, la Martre des pins et l’Ecureuil roux sont également présents, de même que le Chevreuil et le Sanglier.

On a recensé 11 espèces de chiroptères (chauves-souris) dont la Barbastelle d’Europe et les trois espèces de Noctules présentes en France, avec une mention particulière pour la grande Noctule qui serait reproductrice dans le secteur, fait rare en Auvergne.

Pas moins de 42 espèces d’oiseaux peuvent être considérés comme nicheurs, avec plusieurs espèces patrimoniales liées aux prairies comme l’Alouette lulu, le Pipit des arbres, le Bruant jaune et la Pie-grièche écorcheur. En forêt on peut rencontrer le Pic noir (reconnaissable à son cri caractéristique), le Grimpereau des bois et les mésanges noire et huppée. Le lac accueille la reproduction du Canard colvert, du Foulque macroule et du Héron cendré.

Cri du Pic noir – Source Xeno Canto
Chant du Pic noir – Source Xeno Canto

De nombreuses autres espèces viennent à Malaguet pour s’alimenter car le lac, grâce à sa formidable productivité en insectes, est un précieux garde-manger. C’est le cas de plusieurs hirondelles, dont vous pourrez admirer le ballet au-dessus des eaux. Apprenez à les reconnaître :

Enfin, certains oiseaux séjournent à Malaguet lors des migrations : Balbuzard pêcheur, Chevalier guignette, Guifette noire, Grèbe huppé et plusieurs espèces de canards y trouvent un refuge pour se reposer et refaire leurs forces.

Pour le Faucon hobereau, qui chasse en vol libellules et hirondelles, la réserve naturelle est le lieu idéal. Chaque printemps, un couple s’y installe à son retour d’Afrique.

Dessin faucon hobereau - RNR Lac de Malaguet
Faucon hobereau – © Fabian Grégoire

La Couleuvre à collier et le Lézard vivipare sont des reptiles adaptés à la vie dans les zones humides.

Couleuvre à collier - RNR Lac de Malaguet
Couleuvre à collier – © Dominique Dauriat

Tandis qu’ils passent le plus clair de l’année en forêt, de nombreux amphibiens rejoignent les zones humides de la réserve naturelle pour se reproduire au printemps. C’est le cas des tritons palmé et alpestre et du Crapaud commun ; pour ce dernier, Malaguet serait le site de reproduction le plus important du Département.

Les eaux du lac abritent les Truites fario et Arc-en-ciel, le Gardon et le Rotengle, la Tanche et le Sandre. Une petite population de Truite fario sauvage est présente dans le ruisseau de la Borne.

La diversité des niches écologiques permet la présence d’un grand nombre d’espèces d’insectes, dont seulement certains groupes ont été étudiés.

Les libellules, bonnes indicatrices de la qualité des milieux humides, sont représentées par 22 espèces. Ce qui est révélateur d’une grande diversité d’habitats aquatiques (milieux de vie des larves). On trouve en effet des espèces d’eaux courantes de petit gabarit (ruisselets et rivière Borne : Calopteryx virgo meridionalis, Cordulegaster boltonii), des espèces d’eaux dormantes à large amplitude (Enallagma cyathigerum, Orthetrum cancellatum) et des espèces liées aux milieux tourbeux (Sympetrum flaveolum, Coenagrion hastulatum, Coenagrion lunulatum).

Les espèces suivantes retiennent l’attention :

  • l’Agrion à lunules (Coenagrion lunulatum), espèce à caractère pionnier des plans d’eau méso-oligotrophes, liée à la présence d’herbiers à potamots et de berges en pente douce ; le Cézallier et l’Artense concentrent la quasi-totalité des populations françaises ; 2 mâles ont été observés au nord du lac en 2015 sans que l’autochtonie de l’espèce soit confirmée ; la seule autre station du Livradois est l’étang de la Fargette (St-Germain-l’Herm) ;
  • l’Agrion hasté (Coenagrion hastulatum), espèce aux affinités écologiques proches de l’Agrion à lunules, légèrement plus répandue ; les effectifs sont modestes et fluctuants ;
  • L’Anax napolitain (Anax parthenope), espèce des plans d’eau de grande surface avec des ceintures d’hélophytes et des hydrophytes à feuilles flottantes, inscrite à la Liste rouge régionale (Vulnérable) ;
  • Le Sympetrum jaune (Sympetrum flaveolum), espèce des marais et bordures d’étangs fortement végétalisés, inscrite à la Liste rouge nationale (Vulnérable) ;
  • Le Leste fiancé (Lestes sponsa), espèce des mares, étangs et tourbières, inscrite à la Liste rouge nationale (Quasi menacé).

A ce jour on a dénombré 37 espèces de papillons de jour (rhopalocères), dont la plupart sont des espèces communes des prairies et des lisières. Les communautés de papillons de jour sont donc relativement pauvres au vu de la diversité d’habitats. On remarque tout de même la présence d’espèces typiques des prairies montagnardes comme le Moiré des Fétuques (Erebia meolans) et la Mélitée noirâtre (Melitaea diamina).

Le Morio (Nymphalis antiopa) est la seule espèce de la Liste rouge régionale Auvergne avec un statut « en danger ». En déclin en Auvergne, elle souffre de la fragmentation de son habitat, composé des boisements humides et des haies bocagères. La chenille vit principalement sur le Saule marsault.

Papillon Morio - RNR Lac de Malaguet
Morio – © Volker Vaeth

On retiendra enfin la présence du Nacré porphyrin (Boloria titania), espèce localisée au Massif central et aux Alpes. Cette espèce liée aux prairies et lisières humides et aux mégaphorbiaies peut être considérée comme patrimoniale.

Papillon Nacré porphyrin - RNR Lac de Malaguet
Nacré porphyrin – © Nathanaël Lefebvre