Flore

La flore vasculaire (plantes à fleur, conifères et fougères) est riche de plus de 260 espèces, dont les plus remarquables sont liées aux habitats lacustres.

Littorelle à une fleur (Littorella uniflora) : espèce protégée au niveau national, inscrite sur les listes rouges nationale et régionale, rare en Auvergne.

Flûteau nageant (Luronium natans) : espèce d’intérêt communautaire inscrite à la Directive Habitats (annexe II), protégée au niveau national, inscrite sur les listes rouges nationale et régionale, très rare en Auvergne et en Haute-Loire (2 stations). Cette espèce a bénéficié d’un plan national d’actions de 2012 à 2016, visant à freiner l’érosion de ses populations.

Elatine à six étamines (Elatine hexandra) : espèce protégée au niveau régional, inscrite sur la liste rouge régionale, très rare et en régression en Auvergne (dans l’Allier presque exclusivement) et dont c’est l’unique station en Haute-Loire.

Nitella flexilis : algue verte de la famille des Characées, très rare en Auvergne, et dont c’est l’unique station en Haute-Loire.

D’autres espèces sont d’intérêt majeur comme le Scirpe épingle (Eleocharis acicularis) qui, bien représenté en plaine (notamment dans le département de l’Allier), se raréfie en altitude et dans le sud de l’Auvergne.

Notons également la présence d’autres espèces remarquables :

  • l’Orchis de Mai (Dactylorhiza majalis), orchidée inscrite sur la liste rouge nationale caractéristique des prairies hygrophiles et des complexes tourbeux ; bien qu’elle soit bien représentée dans le Puy-de-Dôme, elle reste disséminée dans certains massifs comme le Livradois ; en Haute-Loire, elle est surtout localisée à l’est du département, et est en forte régression dans le Cantal.
  • l’Orchis tacheté (Dactylorhiza maculata)

Ces deux espèces à feuilles généralement tachetées sont proches et peuvent s’hybrider ; on retiendra pour D. majalis : aspect trapu, feuilles larges, tige anguleuse, bractées dépassant les fleurs par opposition à D. maculata (aspect svelte, feuilles étroites, tige cylindrique, bractées plus courtes).

  • le Platanthère verdâtre (Platanthera chlorantha), orchidée des prairies humides montagnardes peu commune en Auvergne, rencontrée ça et là sur le Livradois ;
  • l’Arnica des montagnes (Arnica montana) représentée par deux petits peuplements situés dans les zones ombragées des pelouses à l’ouest du lac ; cette espèce est assez commune en Auvergne et dans le Livradois, mais sa présence à une altitude relativement basse est intéressante.
Flore vasculaire remarquable (PNRLF)
Nom scientifique Nom Vernaculaire Statuts de protection Nombre de stations 43 Rareté à l’échelle de l’Auvergne Source
DH PN PR LRN LRR
Littorella uniflora Littorelle à une fleur X S R 5 Rare SEYTRE, 2013
Luronium natans Fluteau nageant Annexe II X S R 2 Très rare SEYTRE, 2013
Elatine hexandra Elatine à six étamines X V 1 Très rare SEYRE, 2013
Nitella flexilis Nitelle flexible 1 Très rare SEYTRE, 2013
Eleocharis acicularis Scirpe épingle 9 Assez rare SEYTRE, 2013
Dactylorhiza majalis Orchis de Mai NT › 50 Assez commun LE JEAN, 2011

DH : Directive Habitats ; PN : Protection nationale ; PR : Protection régionale ; LRN : Liste rouge nationale (S : à surveiller ; NT : Quasi menacé) ; LRR : Liste rouge régionale (V : Vulnérable ; R : Rare).

D’autres espèces qui valent le détour :

Potentille des marais et Trèfle d’eau sont typiques des tourbières.

Le Narcisse des poètes indique des prairies de fauche extensives.

La flore forestière se distingue par quelques espèces peu communes liées aux litières épaisses des forêts montagnardes anciennes : la Pyrole mineure (Pyrola minor), le Monotrope sucepin (Monotropa hypopitys) et la Fougère à moustaches (Phegopteris connectilis).

La bryoflore (mousses) est riche de 76 espèces, principalement forestières, dont 10 hépatiques. Deux espèces sont protégées en France et 12 sont citées dans la liste rouge des bryophytes menacées d’Auvergne. Les habitats d’intérêt sont les milieux forestiers, notamment ceux de Sapin pectiné, les fourrés de saules et les bas-marais. Les habitats agropastoraux n’abritent quant à eux quasiment aucune espèce.

Buxbaumie verte (Buxbaumia viridis) : espèce forestière cantonnée aux principaux massifs montagneux français, bien présente en Auvergne au-dessus de 1000 m et abondante sur le plateau de La Chaise-Dieu ; elle est inféodée aux bois morts au sol des sapinières à l’est du lac ; 8 individus (sporophytes) ont été contactés en 2 localités.

Orthotric de Roger (Orthotrichum rogeri) : espèce endémique européenne (cas exceptionnel chez les bryophytes) présente dans les Alpes, les Pyrénées, le Massif central et les Vosges, et bien répartie en Auvergne au-dessus de 1000 m ; elle colonise les troncs d’une petite portion d’une saulaie située au sud-ouest ainsi que la saulaie du nord du lac (7 touffes inventoriées).

Toutes les sphaignes sont considérées comme menacées en Auvergne du fait de la régression généralisée de leurs habitats d’accueil. 9 espèces sont connues sur le site, dont Sphagnum angustifolium, S. auriculatum, S. flexuosum, S. inundatum, S. palustre et S. teres, qui sont des espèces assez communes dans les habitats favorables en Auvergne. Au contraire, Sphagnum contortum et S. capillifolium sont des espèces assez rares et plus spécialisées écologiquement, tandis que Sphagnum platyphyllum est à la fois une espèce rare et menacée en Auvergne, qui montre une forte spécialisation écologique.

Sphagnum platyphyllum : sphaigne des marais peu acides très rare et menacée en Auvergne (6 stations). Sa répartition est limitée à quelques grands massifs montagneux (Cézallier, Artense, Monts du Cantal, Aubrac et Haut-Forez) et ses populations sont dispersées (Figure 3). Toutes les populations de plaine ont été détruites. La localité de Malaguet est la seule connue en Haute-Loire et dans les monts du Livradois.

Sphagnum contortum : espèce rare des bas-marais minérotrophes, en régression en Auvergne où elle est présente dans les massifs d’altitude mais surtout celui du Sancy. Deux stations existent dans le Livradois et deux dans le Forez puydômois.

Sphagnum capillifolium : espèce rare typique des hauts-marais et indicatrice d’ombrotrophie. Alors que la tourbière de Malaguet est considérée comme une tourbière minérotrophe (de type soligène), sa présence prouverait le caractère ombrotrophe des buttes qu’elle constitue. Sphagnum capillifolium se maintient convenablement dans le site. Signalée par Thébaud (2001) puis par Goubet (2013), elle couvre aujourd’hui une surface totale de 2 m², et en association avec Sphagnum angustifolium et S. palustre, un secteur d’environ 30 m².

S. inundatum, S. flexuosum et S. auriculatum se trouvent de manière éparse et ponctuelle dans les secteurs prairiaux de l’ouest et du nord du site. Sphagnum palustre parvient à constituer de petits peuplements sur les marges ouest du lac, en association avec S. angustifolium.

Sphagnum palustre, S. angustifolium, S. teres et S. auriculatum forment d’importantes colonies dans une parcelle forestière du nord-est du site.